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  • Anaïs Favreau

Baptiste Lecaplain ou la pensée en arborescence

« Si j’étais fort en résumé, je ne ferais pas des spectacles d’une heure et demie ! Alors venez voir le spectacle ORIGINES. C’est mieux, on aura plus de temps. »


Pensée en arborescence… qu’est-ce que c’est que ce truc ? Imaginez un arbre: un tronc avec des tout plein de branches, de ramifications. La pensée en arborescence c’est pareil, c’est une pensée en réseau, qui se déploie dans plusieurs directions simultanément, à grande vitesse et sans limites. Plutôt que d’être sur un mode de pensée linéaire, on est sur un mode de pensée TGV anarchique. Je m’explique :  prenez une personne, par exemple, un président de la république avec une pensée linéaire (ou séquentielle), on lui annonce un rdv avec son premier ministre dans une heure. Il se dit :

« Dans une heure j’ai rdv avec Ed (ouais parce qu’il est branché notre président), nous aborderons la question des inégalités sociales, il faudra mettre en place un nouveau plan d’action sociale, il aura sûrement plein de propositions à me faire » pensée linéaire.

Maintenant, imaginez que ce même président a une pensée en arborescence :

« Dans une heure j’ai rdv avec Ed (tronc de l’arbre), nous aborderons la questions des inégalités sociales (une branche), d’ailleurs je n’ai pas encore envoyé mon chèque aux restos du cœur (ah tiens, une nouvelle branche), ah ce Coluche c’était quelqu'un quand-même (encore une autre), il faut que j’emmène Brigitte au spectacle pour son anniversaire (encore une branche), et dire que j’ai 40 ans déjà, mon premier portable je l’ai eu à 20 ans, les touches étaient tellement raides que j’en ai de l’arthrite, est-ce que mamie a bien eu les fleurs que je lui ai envoyées ? » pensée en arborescence. 

C’est une source importante de créativité mais elle rend parfois difficile la sélection de l’information pertinente, et l’organisation de la pensée.



Alors pourquoi je vous parle de Baptiste Lecaplain ? justement parce qu’il est un exemple percutant de pensée en arborescence, et plus encore, parce qu’il a su tirer profit de cette fameuse pensée en la transcendant en quelque chose de formidablement créatif, drôle et hypervitaminé ! Pour exemple, traitant d’un sketch sur la flûte au collège, il en arrive à dévier sur l’apprentissage de la flûte grâce à la

technique très sadique du cobra, seul animal pouvant apprécier le son de la flûte à sa juste mesure, pour ensuite proposer un lion fan du saxo, instrument le rendant plus pacifique au point de faire des selfies avec les zèbres. Parenthèse, il fait d’ailleurs une allusion très parlante sur les zèbres et leur différence singulière… Il croise, recroise et décroise plusieurs « personnages » simultanément, nous fait perdre le fil mais n’oublie rien, intelligemment hyperactif, je suis définitivement sous le charme de cet artiste que je trouve plutôt inédit dans son genre.

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